La Scara pilote la fertilisation grâce à la sève

Depuis 2016, la Scara planche avec CybeleTech, société spécialiste des technologies numériques pour les acteurs du monde végétal, sur un outil de pilotage de la fertilisation des cultures, en particulier du blé et de l’orge, grâce à l’analyse de la sève xylémienne. À l’occasion d’une demi-journée de rencontres organisée par CybeleTech, le 2 octobre, Philippe Michonneau, responsable agronomique à la Scara, a présenté les avancées du projet.

« On s’intéresse au xylème depuis 2016. Ce compartiment permet d’avoir une image de ce que la plante peut absorber dans le sol, que ce soit l’eau ou les éléments nutritifs, en fonction des des conditions pédoclimatiques. On a donc commencé à développer un outil numérique CybeleTech », explique Philippe Michonneau. Il est ainsi possible de déterminer les besoins en azote, ainsi qu’en oligoélements des plantes.

Économie d’azote et réduction des GES

« Cette analyse de sève nous permet de déterminer un programme adapté aux besoins de chaque variété, ajoute-t-il. On peut donc adapter le conseil pour optimiser le rendement, mais également avoir le bon taux de protéines à la récole. »

Cette démarche se présente ainsi comme une réponse à des enjeux environnementaux. « En blé, cela nous permet d’économiser jusqu’à 6 unités d’azote, mais aussi d’éviter l’émission de 69 kg éq CO₂/ha. En orges de printemps, nous économisons en moyenne 22 unités d’azote et évitons l’émission de 253 kg éq CO₂/ha », commente Philippe Michonneau.

Une phase pilote pour la récolte 2021

En associant les données pédoclimatiques aux données physiologiques découlant de l’analyse de sève et aux données issues de la télédétection, comme la mesure de biomasse, la Scara veut analyser l’hétérogénéité parcellaire et ainsi réaliser une catégorisation des parcelles et même extrapôler les résultats à l’échelle d’un territoire. « Une phase pilote est prévue pour la récolte 2021 auprès des 15 exploitations du club Scara innovation. Ces dernières ont le matériel pour moduler l’apport d’azote solide ou liquide », annonce Philippe Michonneau.